Dans le petit monde français des affaires, tous les yeux sont tournés vers les prochaines élections présidentielles. Le titulaire à l'aile gauche, François Hollande, a maintes fois agacé les entreprises avec une politique souvent critiquée comme la «super taxe» à 75% pour les très hauts revenus, et le peu de changements concernant le travail et les pratiques d'embauche. Nombreux sont les signaux montrant que Hollande ne sera pas candidat : le Président lui-même avait dit qu’il ne se représenterait pas si le taux de chômage ne s’était pas sensiblement amélioré. Les commentateurs recherchent donc des challengers dignes de ce nom dans l'opposition notamment chez les Républicains et au Front National.
Alors que certains secteurs de l'industrie française sont en plein essor, notamment la technologie et de la fabrication, le gouvernement actuel s’est montré difficile pour certaines autres. En 2016 la France détient la 27e place dans le rapport Doing Business du Groupe de la Banque mondiale; encore une position forte, mais bien en dessous de plusieurs de ses voisins européens et principaux concurrents. Les propriétaires de petites entreprises se sont plaints d'une augmentation de la pression administrative et des impôts disproportionnés. Certains ont également critiqué les propriétaires d'entreprises françaises d'être trop complaisants, et peu disposés à s’adapter aux circonstances. Mais avec un taux de chômage récemment tombé en dessous de 10% pour la première fois depuis 2012, la France se trouve dans une nouvelle impasse. La plupart des gens pensent qu'un changement d'approche est nécessaire pour stimuler à nouveau la croissance des entreprises, et avec elle l'économie et le marché du travail.
La réponse la plus populaire à l'heure actuelle est Emmanuel Macron. Un nouveau venu qui a fait irruption sur la scène politique il y a deux ans. Pianiste amateur et féru de boxe française, cet homme de 38 ans a été longtemps considéré comme le protégé du Président, sans jamais rejoindre le Parti Socialiste. Son ascension, depuis qu'il est devenu conseiller économique au cours de la campagne de l'élection 2012, a été rapide. Directement nommé à un rôle de conseiller au Palais de l'Élysée, Macron a été une des surprises du dernier remaniement en étant nommé ministre de l'Economie, de l'Industrie et des Affaires Numériques en 2014.
La nomination par François Hollande d'un nouveau visage était une action calculée pour secouer un gouvernement en difficulté dans ses politiques économiques, après plusieurs mois de protestations des entrepreneurs et des petits entrepreneurs. Dans une de ses anciennes interviews, Macron remet en question la valeur de la semaine de travail de 35 heures traditionnelle, à la surprise de nombreux critiques. Sa touche personnelle, qualifiée de «nouveau socialisme inclusif», ainsi que ces idées concernant les réductions des taux plus élevés de l'impôt ont vite été nommées la «Macron économie». Le commutateur radical de son prédécesseur anti-Europe, l'a marqué comme un agitateur et futur candidat à la direction dès le départ, sa réputation au sein du gouvernement ne fait que renforcer sa nouvelle image.
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Bien que l’auteur du projet éponyme de Loi Macron, autorisant l'élargissement des heures de travail en soirée et le dimanche, et bien qu’étant toujours en poste à Bercy, il s’est montré critique à plusieurs reprises quant à la politique du gouvernement, et a promis que son propre parti politique serait une force à suivre lors de la prochaine élection. Le lancement en Juillet du mouvement politique En Marche! Lui a permis de recueillir 500.000 inscriptions rapidement ainsi qu’une importante couverture médiatique. Il est ainsi apparu en couverture du magazine «Paris Match» et s’est lui-même comparé à Jeanne d'Arc. En Juillet, Hollande l’a menacé de le congédier à moins qu'il ne choisisse de «respecter les règles» et d’abandonner ses « initiatives personnelles. » Le conflit semblait alors inévitable, et Macron a démissionné de son poste de ministre à la fin Août « pour se consacrer entièrement à son mouvement politique ».
L’opposition véhémente de Hollande à ce qu'il a appelé «la Finance» a été écorchée par le statut de Macron, lui-même ancien banquier d'affaire. De plus, sa relative jeunesse était en contraste frappant avec le penchant de la France pour les ministres expérimentés. Mais cela était un pari calculé. Alors que Hollande souhaitait s’attaquer à ses ennemis du secteur financier, Macron était envoyé à Londres pour rassurer les chefs d'entreprise. N’ayant jamais été consulté sur les options de politique fiscale du Parti, il fut appelé plus tard afin de stabiliser la situation. Dans ce contexte, la décision de partir et de voler de ses propres ailes politiques, sans entraves, est peut-être plus compréhensible.
Son approche a été largement comparée (de façon défavorable) au «New Labour» de Tony Blair qui a poussé le parti de gauche vers une plate-forme centriste, et qui a, pour le coup, remporté trois élections consécutives. Mais contrairement à Blair, le fait de courtiser des deux côtés du clivage politique a eu pour conséquence de lui aliéner l'ensemble du spectre politique. Les partis de gauche le considère comme un traître, alors que l'opposition l'a raillé pour avoir désavoué les politiques qu'il a aidé à rédiger et à mettre en œuvre, en ayant un discours populiste sans prendre en compte ses propres valeurs. Mais comme vu récemment lors du referendum sur le Brexit, les opinions des politiciens ne reflètent pas nécessairement celles du peuple. Les jeunes semblent particulièrement enthousiasmés par sa politique, et les foules continuent de saluer avec ferveur Macron quand il parcourt le pays, et ce, même s’il n'a pas encore déclaré sa candidature à la présidence.
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La perspective de gagner contre un certain nombre de candidats divisés reste forte, mais la date de l'élection est un obstacle majeur. En Marche! fait face à une bataille difficile afin d'obtenir les financements nécessaires pour prendre de l’ampleur avant les élections du printemps 2017. Plusieurs éminents commentateurs ne comptent pas sur sa candidature. Mais, bien que fâchant les chefs de parti et certains ministres, certains signes montrent qu'un nombre important de députés peut encore se rallier à lui, attirés par la perspective d'un compromis entre les valeurs de gauche actuelles et les vues extrêmes d’autres candidats populistes. La système électoral est conçu de telle façon qu’il ne lui suffit que d’arriver second au premier tour des élections pour se qualifier pour le second tour. Les inquiétudes sur les candidats radicaux pourraient pousser les électeurs à se rallier autour d'une option de gauche, et Macron espèrent endosser ce rôle.
Les sondages sont favorables, avec Macron actuellement premier choix devant un adversaire comme Alain Juppé, 71 ans, maire de Bordeaux, ancien ministre et le Premier ministre sous la présidence de Jacques Chirac. Alors que son âge pouvait jouer contre lui comme cela fut le cas pour Bernie Sanders lors de la course à l’investiture démocrate aux Etats-Unis, Juppé est considéré comme un choix beaucoup plus sûr que Macron, qui a peu d'expérience du gouvernement. Juppé est également plus à droite sur l'échiquier politique sans être aussi extrême que Marine Le Pen au Front Nationale, et peut donc à une base électorale de droite beaucoup plus large.
Macron est un relatif inconnu, et cela peut se révéler être un point faible chez les vieux. Mais alors que les mouvements comme ceux de Sanders et celui de Jeremy Corbyn s’arrête toujours au portes du pouvoir, ils ont peut-être inspiré l’idée qu’un changement progressif et réel est possible en France.
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